MADELEINE PÉRON (RCE)

La crise est avant tout sanitaire, elle est impressionnante parce que pour la plupart de celles et ceux vivant dans les pays à haut revenu, rien de tel n’était apparu depuis plusieurs générations. Pour autant, le choc majeur que la propagation de ce virus vient de créer sur les économies, celui-là, personne ne l’a vécu, et ils sont peu nombreux ceux qui l’avaient anticipé. Alors, dans une cacophonie assourdissante, entre conseils bien-être et litanie des chiffres, d’annonces ministérielles en décrets de confinement, les gouvernements, en Asie, en Europe, en Amérique et ailleurs mettent en place des politiques économiques inédites, mêlant des outils issus des expériences des précédentes crises, un appui sans précédent aux entreprises, des entorses au droit du travail, des extensions de couverture sociale. Quitte à donner l’impression que le sauvetage de l’économie serait plus important encore que la gestion de la pandémie. Or, ce sont deux “batailles” à mener de front. La crise économique engendrée par la diffusion du virus va mener inéluctablement à une récession d’une ampleur encore inconnue, mais probablement supérieure à celle de 2008. Les conséquences économiques de la crise sanitaire peuvent donner lieu à des situations d’instabilité et de précarité très préoccupantes, qui dureront bien plus longtemps que la pandémie elle-même. Et ceci, sans compter que les crises économiques ont également des effets importants sur la santé des gens. Avant de voir plus en détail les réponses apportées par le gouvernement français et par l’Europe, cherchons d’abord à analyser les évènements récents sous l’angle économique et à en comprendre les mécanismes.

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