Protéger la santé des acteurs de la culture, des spectateurs et des consommateurs.

Les premières mesures d’urgence visant à l’interdiction des spectacles et des rassemblements cherchent d’abord à protéger la santé des spectateurs et des artistes pour permettre la reprise dans de bonnes conditions sanitaires. Cela signifie que le déconfinement sera progressif s’agissant des acteurs de la culture. Les spectacles seront très probablement encore interdits longtemps après le 11 mai.

Limiter l’aggravation de la pauvreté des travailleurs de la culture

Tous les travailleurs de la culture sont touchés par la crise du Covid-19 mais à des degrés divers. Les agents publics sont pour beaucoup en télétravail et conservent leur traitement. Les salariés du secteur privé au chômage partiel perdent une partie de leur revenu et sont plus vulnérables. Or le maillage territorial culturel de la France est constitué de très nombreuses PME et très petites entreprises. Ce sont notamment 2000 cinémas, 3000 librairies et 1200 musées. Pour ces entreprises vulnérables et souvent courtes en trésorerie, le risque de faillite est fort et les conséquences en suppressions d’emplois seront élevées. Les salariés du secteur privé sont donc, à la fin du confinement, fortement exposés au risque de chômage avec des risques de licenciements. Mais les travailleurs les plus exposés sont certainement les intermittents du spectacle. Ils sont 275 000 en France et doivent compter 507 heures de travail par an pour entrer dans le régime protecteur de l’intermittence. Or avec la période de confinement, le déconfinement progressif et la baisse d’activité de la culture, remplir les conditions de l’intermittence s’avère toujours plus difficile pour une population déjà fortement marquée par la pauvreté.

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